Dans une déclaration d’une trentaine de minutes devant le Conseil constitutionnel ce mercredi 17 octobre 2018 à Yaoundé, le candidat Maurice Kamto a fait d’autres révélations dans le but de conforter sa revendication de la victoire à l’issue du scrutin présidentiel 2018.
C’est un record ! Depuis sa mise en place effective, le Conseil constitutionnel connait sa plus longue audience. Depuis hier soir mardi 16 octobre 2018 et jusqu’à ce mercredi 17 octobre 2018 à 18h45, au moment où cet article est bouclé, la haute juridiction statue sur le recours du candidat Maurice Kamto qui demande l’annulation partielle de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018.
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Durant une longue plaidoirie des avocats du requérant et des autres parties mises en cause, Maurice Kamto a pris la parole en début de soirée ce mercredi pendant une trentaine de minutes.
« Je suis Bamiléké, mais je me suis toujours considéré comme Camerounais. Qui d’entre nous a choisi de naitre là où il est né ? » a-t-il demandé d’entrée de jeu, afin de fustiger les propos tribalistes qui ont profondément marqué la période d’avant scrutin du 07 octobre 2018.
« Non, honorables membres du Conseil, vous ne devrez pas laisser que la pollution qui a enfumé et intoxiqué des mois durant, la période d’avant la campagne et celle pendant la campagne et encore plus postérieure à la campagne, étouffe notre cher et beau pays ».
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Au sujet des résultats attendus de la Présidentielle 2018, Maurice Kamto a réitéré ce qu’il avait déjà déclaré au cours d’un point de presse le lundi 08 octobre 2018, à savoir qu’il est le vainqueur du scrutin du 07 octobre 2018. Sans donner les chiffres, il a dévoilé cette fois-ci les villes et les arrondissements dans les Régions du Centre, Littoral, Adamaoua, Nord, Extrême-Nord, et Ouest où, selon lui, il a raflé la majorité des suffrages exprimés.
Par ailleurs, il estime qu’il n’y a pas eu d’élection au Nord-Ouest et Sud-Ouest, les deux Régions anglophones en proie à une crise de sécession. Le Candidat du parti MRC a affirmé que ses délégués ont été déclarés persona non grata dans les Régions du Sud et Est, excepté la ville de Bertoua.
« L’élection présidentielle du 07 octobre, s’est transformée en un piteux spectacle de sauvagerie électorale où ELECAM, les responsables du RDPC, l’administration, voire la justice et les forces de sécurité se sont surpassés pour voter à la place des électeurs. Et comme leurs besognes n’étaient pas sans reproche, les informaticiens ont pris la relève pour se substituer aux urnes et ont reparti les voix et les pourcentages de votes suivant des prévisions de longue date où il était décidé que le candidat Biya Paul devra être élu coûte que vaille avec un score non inférieur à 70%. Ceci n’est pas qu’un contentieux électoral. Il s’agit d’un contentieux historique … Il s’agit aussi du contentieux d’un système électoral que vous ne pouvez pas laisser prospérer encore » dénonce Maurice Kamto.
L’ex ministre du régime Biya qui assume ce passé, a aussi tenu à faire savoir qu’il n’était pas un va-t-en-guerre. « Je n’ai jamais pensé qu’il m’était impossible de perdre l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. Seulement, je me suis efforcé de mettre toutes les chances de mon côté, allant à la rencontre des populations camerounaises dans leur lieu de vie, au plus profond du pays »
Ci-dessous, audio de l’intervention du candidat Maurice Kamto ce mercredi 17 octobre 2018 devant le Conseil constitutionnel à Yaoundé: